Par où commencer ?
Quand tout va bien, on ne pense pas forcément au temps qui passe, on n'est pas particulièrement attentif aux personnes qui nous entourent. On remet certaines choses à demain, et demain arrive et on continue de remettre sans se rendre compte que les semaines finissent par défiler, puis les mois.
Quand tout va bien, on n'imagine pas que la vie peut basculer en une minute. On se sent invincible, immortel.
Comment imaginer que la vie peut s'arrêter, là, maintenant. tout de suite ?
C'est pourtant bien ce que nous avons vécu il y a tout juste aujourd'hui 4 semaines. Je sais, je ne suis pas la seule, tout le monde passe un jour par là. La perte d'un être cher.
Après être entrée à l'hôpital pour une péricardite et alors que l'infection se résorbait, nous n'aurions jamais cru mettre en terre quelques jours plus tard notre mère et grand-mère.
Un AVC l'a faite basculer dans l'autre monde. Brutalement. En pleine nuit, il ne pardonne pas.
Nous avons pris la route, 8 heures pour revenir dans le Nord et arriver en pleine nuit à la clinique. Le choc. LE choc de la voir dans cet état. Vivre ces dernières heures de souffrance. Savait-elle que nous étions là ? Je le crois. Même si l'équipe médicale nous disait que de très nombreuses parties du cerveau étaient touchées, j'ai le sentiment qu'elle nous a malgré tout attendus.
Et qu'elle m'a entendue. C'était insoutenable de la voir comme çà. Je lui ai dit que si elle voulait partir, qu'il fallait qu'elle le fasse.
C'est ce qui est arrivé, il y a exactement 4 semaines à 13 h30.
Soyez attentifs.
Soyons attentionnés.
Les AVC tuent des milliers de personnes chaque année. Ils peuvent passer presque inaperçus.
Il est possible qu'il n'y ait qu'un signe. Un trouble de la parole, il faut penser à un AVC. Une légère paralysie du visage ou d'un membre, une chute inexpliquée, il faut penser à un AVC.
Dans ces cas, ne surtout pas attendre. Faire le 15. Un AVC doit être pris en charge dans les 3 heures qui suivent.
Il y a bien plus de personnes touchées que l'on ne croit.